Les paroles qui sortent de notre bouche peuvent donner la vie ou la mort à ceux qui les entendent. Et sans la compassion, même les paroles de foi peuvent blesser et repousser les âmes en peine.
Plusieurs prédicateurs enseignent la puissance des paroles qui sortent de notre bouche. Ils nous encouragent du même coup à ne pas dire de paroles négatives, ni sur nos propres vies, ni sur notre entourage. Certains chrétiens ajoutent qu’il ne faut jamais dire que nous souffrons de telle ou telle maladie, de peur que cette maladie ne nous quitte plus. “J’ai mal au dos”, une femme se plaint. “Non, c’est faux, tu es guérie au nom de Jésus!”, lui répond du tac au tac un frère très enthousiaste. C’est vrai que Jésus guérit, et que nos paroles sont créatrices pour le bien ou le mal. Mais dans nos réponses, il est important de ne pas oublier la compassion.
Le cas du lépreux de Luc 5 est très touchant. Jésus peut guérir une personne à distance, sans même qu’elle soit là. Mais dans le verset 13, on voit que Jésus a pris une approche très particulière avec ce malade. “Jésus étendit la main, le toucha, et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta.” Il était lépreux, ce qui signifie que personne ne s’approchait de lui, encore moins le touchait. Or, Jésus ne l’a pas seulement guéri, Il l’a touché.
Lors d’une soirée guérison, une jeune femme a montré sa main meurtrie à un des anciens qui priait pour les malades. Pas besoin d’expliquer le problème, un coup d’oeil à sa main et l’on comprenait. Devant l’ancien, elle s’est mise à pleurer et qu’a fait ce dernier? Il s’est mis aussi à pleurer, comme Romains 12.15 dit de le faire. Ce soir-là, la main de la jeune femme n’a pas été guérie, mais son coeur a été délivrée de la tristesse. Et lorsque cette délivrance est entrée, sa foi est revenue, et quelques semaines plus tard, sa main était guérie.
Lorsqu’une personne perd son emploi, les phrases bien spirituelles comme “Quand Dieu ferme une porte, Il en ouvre une autre!” ne suffisent pas toujours. Car perdre son emploi entraîne toutes sortes d’émotions. Si la personne excerçait cet emploi depuis longtemps, et qu’elle aimait son emploi, cette perte sera semblable à un deuil. Il faut panser les plaies intérieures pour que la foi puisse prendre racine dans les promesses de Dieu.
Romains 12.15 dit : “Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent.” C’est bien de prononcer des paroles positives, des paroles de foi, mais il ne faut pas oublier la compassion dans cette recette. Parce que derrière toutes maladies ou tout autre problème, il y a aussi de la tristesse, de la déception, peut-être même des pensées suicidaires. Sans la compassion, ceux qui souffrent ne recevront pas les paroles de foi. Ce sera une épée qui viendra transpercer leur coeur au lieu de les guérir.