Qu’est-ce que veut dire « pardonner »? Comment savoir si nous avons vraiment pardonné? Certains disent que pardonner c’est oublier l’offense qui nous a été faite. Mais est-ce vraiment cela?
Le verset sur lequel plusieurs personnes se basent pour définir le pardon est Jérémie 31.34, qui est répété dans Hébreux 8.12 et Hébreux 10.17. La partie du verset retenue est : « Je pardonnerai leur faute et je ne me souviendrai plus de leur péché » (LSG). Ces personnes soutiennent ensuite que le vrai pardon, c’est oublier l’offense commise.
Or, si nous étudions la définition originale du mot « souvenir », nous obtenons une autre conclusion. En hébreux, le mot utilisé ici est « zâkar », qui signifie se rappeler, mais aussi, ramener à la mémoire. Parmi les autres définitions, nous avons « le mentionner à nouveau ». Puisque Dieu connaît tout, pouvons-nous vraiment croire qu’Il peut oublier quelque chose? Il serait peut-être plus juste de dire que Dieu pardonne notre faute et Il ne nous en parlera plus. Il ne ramènera plus cette offense dans une future conversation.
Et c’est sur ce modèle qu’il faut se baser pour pardonner ceux qui nous font du mal. Pardonner, c’est de remettre l’offense faite entre les mains de Jésus, et choisir de ne plus en parler. En fait, si nous donnons l’offense à Jésus, elle ne nous appartient plus, nous n’avons plus raison d’en parler. Lorsque nous racontons à qui veut l’entendre l’offense qui nous a été faite, c’est que nous n’avons pas pardonné.
Parfois, nous racontons cette offense pour nous justifier, surtout lorsque l’offense est un mensonge qui a été dit à notre propos. Ou encore, nous racontons parfois l’offense pour attirer la sympathie des gens, ou tout simplement pour nous venger de l’oppresseur. Or, c’est Christ qui doit nous justifier, nous n’avons pas besoin de la sympathie des gens si Christ est pour nous, et la vengeance appartient à l’Éternel. Nous n’avons donc aucune raison de ne pas pardonner et de ressasser ces fautes. Dieu, Lui, ne fait pas ça à notre égard.
D’ailleurs, lorsque nous racontons encore et encore les offenses commises contre nous, ne sommes-nous pas en train de confirmer notre position de victime? Dieu a fait de nous des plus que vainqueurs, ne demeurons pas dans l’attitude de victime.
Ne plus en parler ne veut pas dire d’oublier. Oublier peut être irresponsable. Prenons l’exemple d’une jeune femme qui se fait violer. Si elle décide d’oublier (si elle y arrive), et qu’elle reprend les mêmes activités avec l’homme qui l’a violée, ce n’est pas très responsable. Aussi difficiles qu’elles soient, nous devons apprendre de nos épreuves.
Le pardon est la première étape vers la guérison. Laissez Dieu s’occuper de la personne qui vous a blessé. Laissez-Lui le moyen de la réprimander, ou de vous venger. Et vous, recevez votre guérison et passez à autre chose.
(Notez que certaines blessures sont si profondes que l’aide d’un professionnel est nécessaire pour pardonner complètement. Parler de ce qui vous est arrivé peut être nécessaire dans certains cas, mais ce n’est pas en racontant l’offense à tout le monde que vous guérirez. Choisissez un professionnel qui vous aidera convenablement et dans le secret.)