Que ce soit volontairement, ou de façon inconsciente, certains chrétiens utilisent un beau jargon spirituel pour justifier leur célibat. Mais derrière ces belles paroles se cache parfois une crainte qu’il faut se défaire, comme la crainte de l’intimité.
C’était une belle jeune femme, bouillante pour le Seigneur. Elle était aussi une excellente cuisinière, était aimée par les enfants et elle avait un bon travail. Bref, une bonne « femme à marier », comme diraient nos grands-mères! Pourtant, elle était encore célibataire. Plusieurs hommes avaient manifesté leur intérêt, mais ils avaient été rapidement refroidis par sa « sainteté ».
Pour elle, fréquenter un homme dans la sainteté se résumait à ne jamais être seule avec cet homme, ne même pas lui tenir la main. Le premier baiser n’était réservé qu’au mariage, et elle le répétait à tous ceux qui voulaient l’entendre. Il n’y a rien de mal à établir cette limite. Plusieurs chrétiens le font en toute bonne foi, et si c’est la limite qui les rend confortables, c’est leur limite à adopter. Mais dans le cas de la jeune femme de notre histoire, ces limites qu’elle imposait, bien qu’elles semblaient bien spirituelles et légitimes, lui permettaient d’éviter toute intimité parce qu’elle craignait cette intimité. Abusée par son père durant son adolescence, elle était horrifiée à l’idée d’être touchée par un homme. Elle repoussait donc toutes les avances en prétextant la sainteté.
D’autres femmes que nous avons rencontrées, mon mari et moi, ont aussi utilisé la « sainteté » pour repousser des prétendants parce qu’elles ne se faisaient pas confiance. Elles craignaient tellement de tomber (à nouveau!) dans l’immoralité, qu’elles ont utilisé les principes de sainteté pour se bâtir une tour d’ivoire. Enfin, il y a aussi ceux qui ont vécu l’homosexualité, et qui, bien qu’ils en soient délivrés, se sentent complètement démunis devant le sexe opposé lorsqu’il est question d’intimité. L’interdiction de tout contact physique avant le mariage les réjouit, et ils repoussent toute idée de mariage à une date lointaine pour éviter d’affronter leur peur.
La crainte de l’intimité est une des grandes chaînes qui lient les célibataires. Il est bon de se donner des limites pour rester dans la sainteté que Dieu demande. Mais dans notre temps personnel avec Dieu, il faut aussi être capable de Lui parler à cœur ouvert de toutes nos craintes. Pour vaincre la peur de l’intimité, il ne s’agit pas de sauter tête première dans une relation libertine! Il faut régler cette peur individuellement avec Christ (et avec l’aide d’un professionnel si nécessaire). Cela commencera probablement en cherchant la guérison totale des blessures qui ont ouvert la porte à cette crainte. Puis, à développer une relation de confiance avec Dieu, et un abandon entre Ses mains. Vous pourrez ensuite vous imposer vos limites, mais ces dernières ne seront pas motivées par la crainte.
Il est très important d’être délivré de cette crainte avant les noces, parce que le mariage ne nous en délivrera pas. Même si l’intimité sera « légalement » permise, elle sera très difficile et probablement une source de conflit dans le couple marié. Alors pendant que vous êtes célibataires, sondez votre cœur, et soyez transparents avec Dieu. Il désire que Ses enfants soient prudents et sains, mais épanouis.