Enfants de Dieu, nous choisissons de pardonner ceux qui nous blessent. Puis, nous croyons que tout est réglé. Or, parfois, la colère refait surface après quelque temps. Cela signifie-t-il que nous n’avions pas vraiment pardonné? Pas nécessairement.
Lorsque nous vivons une peine, cela laisse une blessure sur notre cœur. Peu importe la grosseur de la peine. Nous savons qu’il est important de chercher la guérison de nos blessures, car même si elles ne sont pas visibles, elles nous « déforment ». Oui, certaines épreuves nous rendent plus forts, mais seulement après que notre cœur soit guéri. Sinon, nous ne serons pas plus forts, nous serons plus durs, plus amers. Les gens qui ne sont pas guéris d’une relation passée, par exemple, ont beaucoup de difficulté à entrer dans une nouvelle relation, ou du moins, à faire confiance à leur nouvel amour. Chercher la guérison est donc essentiel.
Or, pour amorcer notre guérison, il est nécessaire de pardonner. Si nous gardons du ressentiment contre quelqu’un, nous n’arrivons pas à nous enlever cette personne de la tête. Nous n’arrivons pas à « passer à autre chose ». Nous n’oublierons peut-être pas l’offense qui nous a été faite, mais lorsque nous pardonnons, nous choisissons de ne plus la ramener à notre mémoire (voir cet autre article à ce sujet).
Car pardonner, c’est ça : choisir d’effacer la dette de l’autre envers nous. Une personne nous a blessés, mais nous choisissons de la pardonner, c’est-à-dire de ne plus attendre une réparation de sa part. C’est un peu comme cela que Jésus décrit le pardon dans Matthieu 18.23-35. Au verset 27, il est écrit : « Ému de compassion, le maître de ce serviteur le laissa aller, et lui remit la dette. » Il n’a pas congédié ce serviteur, à ce que nous comprenons du reste de l’histoire, ce serviteur est même resté à l’emploi chez son maître. Mais ce dernier a décidé qu’il n’allait plus revenir sur cette dette.
De la même façon, si une personne dit des mensonges à notre propos, par exemple, lui pardonner signifie que nous n’allons plus nous attendre à ce que cette personne répare ses torts. Nous n’allons pas exiger de cette personne de « payer sa dette envers nous » en allant dire à tout le monde qu’elle avait menti. Pardonner, c’est une façon de renoncer à la justice, à la loi du Talion. Si notre « ex » a été infidèle, lui pardonner signifie que nous n’allons plus exiger qu’il s’excuse, il ne nous devra rien — il ne sera plus en dette contre nous. (Nous n’avons pas à continuer notre relation de couple avec une personne infidèle ou agressive, mais devons la pardonner.)
C’est difficile, mais c’est ce que Dieu demande à ses enfants. « Tu ne te vengeras point, et tu ne garderas point de rancune contre les enfants de ton peuple. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel. » (Lévitique 19.18 LSG) Et cette demande est répétée dans le Nouveau Testament. « Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. » (Matthieu 6.14-15 LSG)
Il est important de rajouter ici que nous devons pardonner à la personne qui nous a offensés, qui nous a blessés, même si celle-ci ne sait même pas ce qu’elle a fait. Nous ne pardonnons pas quelqu’un parce qu’il le demande, mais nous pardonnons pour nous libérer nous-mêmes. Donc, que l’autre personne sache ou non ses torts a peu d’importance. Si votre pasteur ne vous a pas dit bonjour, et que cela vous a offensé, vous n’avez pas besoin d’aller le voir pour lui dire : « Pasteur, vous ne m’avez pas dit bonjour dimanche, cela m’a blessé, mais je vous pardonne ». En fait, si vous allez lui dire, c’est presque une forme de vengeance, car en lui disant, vous espérez qu’il s’excuse, c’est-à-dire qu’il paye sa dette envers vous. Libérez-vous des blessures en gardant vos pensées pures. « Que toute amertume, toute animosité, toute colère, toute clameur, toute calomnie, et toute espèce de méchanceté, disparaissent du milieu de vous. » (Éphésiens 4.31 LSG)
Puisque le pardon doit se donner lorsque nous sommes blessés, il est possible que nous ayons à pardonner à plusieurs reprises. Une blessure peut commencer à guérir, mais se rouvrir lorsqu’un souvenir revient, ou lorsqu’une personne nous en reparle, etc. Si la blessure s’ouvre à nouveau, et que nous nous sentons à nouveau offensés, cela ne signifie pas que nous n’étions pas sincères la première fois. Il faut toujours simplement traiter cette situation comme si l’offense venait d’arriver et pardonner à nouveau. « Alors Pierre s’approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu’il péchera contre moi? Sera-ce jusqu’à sept fois? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à septante fois sept fois. » (Matthieu 18.21-22 LSG)
Chaque fois que nous pardonnons, nous retirons cet outrage de notre vie, ce qui donne une chance à notre cœur de se réparer. S’il vous faut pardonner plus d’une fois, eh bien faites-le! Faites-le aussi souvent que nécessaire, jusqu’à ce que cet outrage ne vous blesse plus.