“Si je suis bien seul(e), est-ce que cela signifie que j’ai le don de célibat?” Peut-être que oui, mais peut-être que non! Un examen de conscience est nécessaire.
D’abord, rappelons ce qu’est le don de célibat, tel que Jésus l’a défini. “Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère; il y en a qui le sont devenus par les hommes; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne” (Matthieu 19.11-12 LSG). En d’autres mots, il y a des gens qui sont effectivement appelés à être célibataires, à ne pas se marier. Ces personnes n’ont pas le désir d’être en couple; ils n’ont pas d’appétit sexuel (1 Corinthiens 7.8-9).
Aucun verset n’affirme clairement ceci, mais il semble correct de penser que certaines personnes peuvent avoir le don de célibat pour une période spécifique de leur vie. De la même façon que les couples mariés peuvent s’abstenir l’un de l’autre pour une période précise, pour un but spirituel (1 Corinthiens 7.5), il serait raisonnable de croire qu’un célibataire pourrait avoir le désir de rester seul pendant une période précise. Certains d’entre eux demandent d’ailleurs à Dieu de mettre en sourdine leurs désirs sexuels le temps qu’ils cherchent un partenaire pour ne pas être tenté outre mesure; et c’est une prière sincère avec de bonnes intentions à laquelle Dieu répond, d’une manière ou d’une autre.
Toutefois, certaines personnes affirment être bien seules, et croient donc avoir le don de célibat, alors que leur sentiment ne provient pas du tout du Seigneur. C’est ce que nous pourrions qualifier de : “faux don de célibat”.
Certains célibataires se disent bien seuls parce qu’ils ont peur de tomber amoureux. Soit parce qu’ils ne se font pas confiance, à cause de mauvais choix qu’ils ont fait dans le passé; ou soit parce qu’ils ont été blessé dans une relation précédente et ils ont peur d’être à nouveau blessé. Comme un bon père, Dieu ne veut pas que ses enfants soient enchaînés par des peurs. Il veut que nous soyons libres d’aimer, en se reposant sur son amour (1 Jean 4.18-19). Évaluez votre désir de rester seul : si vous avez besoin de guérison ou de confiance en vous, prenez le temps de vous reconstruire, mais ne restez pas cachés dans votre caverne.
D’autres célibataires se disent bien seuls parce que personne n’est assez parfait pour eux. Ils ont une si grande opinion d’eux-mêmes que tous les partenaires potentiels autour d’eux semblent insignifiants. Ils rejettent toute proposition parce qu’ils recherchent un être mystique, parfait et donc irréel. Ils préfèrent être seuls que d’avoir à supporter les faiblesses d’un autre. Ils n’ont aucun désir de s’abaisser pour servir un(e) futur(e) partenaire. Cette attitude narcissique n’est malheureusement pas rare dans notre société actuelle, mais elle est loin de l’attitude de sacrifice de soi que Jésus nous a demandé d’avoir dans nos rapports fraternels. Évaluez votre désir de rester seul : si c’est parce que personne ne semble être assez bon pour vous, il est peut-être temps de descendre de votre piédestal (Philippiens 2.4).
Enfin, d’autres célibataires se disent bien seuls parce qu’ils n’ont pas le goût de faire des efforts pour rencontrer quelqu’un. Ils n’ont pas envie de sortir, de faire des appels, de se “mettre beau”… C’est trop d’efforts! Ils sont confortables dans leur vieux jeans ou leur pantalon de yoga. Parfois cette paresse est le fruit d’un profond découragement, mais pas toujours. Les Proverbes parlent abondamment des paresseux parce qu’il y a des gens qui le sont! Oui, rencontrer notre futur mari ou future femme demande des efforts, des investissements sur soi, de notre temps et de notre portefeuille, mais il en va de même pour toutes les promesses de Dieu! La terre promise est là, mais il faut la conquérir. Peut-être que le St-Esprit voudrait dire à quelques célibataires d’aujourd’hui les mêmes paroles que Josué a dit aux enfants d’Israël : “…Jusques à quand négligerez-vous de prendre possession du pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous a donné?” (Josué 18.3 LSG). Évaluez votre désir de rester seul : si c’est parce que vous n’avez pas envie de faire des efforts, repentez-vous! La paresse n’est pas bienvenue dans la vie d’un enfant de Dieu (Romains 12.11).
Tout cela ne signifie pas que nous devrions être mal dans notre peau si nous sommes célibataires. Être bien seul est une bonne chose! Nous pouvons être satisfaits de l’état où nous sommes, tout en cherchant à conquérir les autres promesses de Dieu. Et c’est pour cela que nous devons nous questionner. Si nous sommes bien seuls, est-ce que c’est parce que c’est là la volonté de Dieu pour notre vie? Ou bien, sommes-nous en train de passer à côté d’une bénédiction de Dieu seulement par peur, par égoïsme ou par paresse? D’ailleurs, c’est là un questionnement qui s’applique à tous les domaines de notre vie. “Est-ce que je suis bien à mon travail parce que c’est là que Dieu m’appelle à servir, ou bien je me suis convaincue que j’étais bien là parce que j’ai trop peur d’appliquer ailleurs?” Prendre le temps de sonder notre coeur est indispensable si nous voulons grandir.