Dans le milieu chrétien, il est parfois tabou de dire que nous sommes tristes, découragés, en colère ou déçus. Un bon chrétien devrait être toujours joyeux, dit-on! Pourtant, notre âme est un cadeau de Dieu et il faut en prendre soin.
Nous sommes un esprit, habitant dans un corps, ayant des émotions et des instincts, c’est-à-dire une âme. Dans nos églises, nous entendons souvent les recommandations de ne pas baser nos décisions sur nos émotions, et c’est tout à fait vrai! Notre âme n’est pas une source fiable. “Le coeur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant: Qui peut le connaître?” (Jérémie 17.9 LSG). Il ne faut pas non plus suivre nos pulsions charnelles, notre corps, qui lui aussi est un mauvais conseiller. Il faut écouter la voix du St-Esprit, communiquant à notre esprit, pour marcher dans la bonne direction dans tous les domaines.
Mais même si nous ne devons pas écouter nos émotions pour prendre une décision, cela ne signifie pas qu’il faut museler nos émotions, les réprimer. C’est Dieu qui nous a donné cette facette formidable et les émotions sont aussi très utiles tout comme notre corps. Si, par exemple, un de nos frères se plaint de maux de dos, certains chrétiens vont seulement étouffer sa douleur en lui lançant des promesses bibliques : “Refuse cette douleur! Jésus a pris tes souffrances sur sa croix! Tu es guéri au nom de Jésus!” Ce sont de belles déclarations et il faut prier pour les malades. Mais si nous prenons le temps de chercher d’où vient cette souffrance, parfois la réponse n’est pas seulement spirituelle. Peut-être notre frère a mal au dos parce que son matelas a besoin d’être changé! Si notre soeur souffre de diabète, nous devons bien sûr prier pour elle, mais aussi peut-être l’aider à faire quelques changements alimentaires. Si quelqu’un souffre d’une grande maladie pulmonaire, mais qu’il est dépendant à la cigarette, prier pour sa guérison n’est pas suffisant, il faut aussi l’amener dans la délivrance de cette mauvaise habitude.
De la même manière, nos émotions négatives sont aussi des signaux d’alarme à ne pas ignorer. Si une soeur nous confie qu’elle est triste, il ne faut pas seulement lui lancer : “Non! La joie de l’Éternel est ta force! Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur!” Encore une fois, ces déclarations sont bien bibliques, mais en étouffant les souffrances, cela ne les fait pas disparaître. Il ne faut pas seulement avoir la foi, il faut aussi avoir de la compassion. Romains 12.15 dit : “Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent.” Lorsque nous demandons à une personne pourquoi elle est triste, que nous aidons à identifier la cause de sa tristesse, nous sommes mieux placés pour aider notre soeur. Par exemple, une femme célibataire rencontre un homme dans une activité et lui donne son numéro de téléphone. L’homme ne la rappelle pas. La femme pourrait seulement hausser les épaules et oublier l’histoire. Mais si au contraire, elle devient très irritée, en colère, ou qu’elle devient très découragée et abattue, elle devrait voir dans ces sentiments négatifs une raison cachée, un problème plus profond à régler.
Car comme notre corps peut être blessé, notre âme peut l’être aussi. Les blessures les plus courantes sont celles causées par le rejet, le manque de protection ou la violence, le manque d’éloges ou les mensonges, l’abandon et l’injustice ou les faux témoignages. Ce sont là, en quelque sorte, des péchés faits contre vous. Ils peuvent avoir été fait volontairement, ou même parfois involontairement. En fait, notre perception d’une situation peut être complètement différente des intentions de l’autre personne. Mais peu importe si nos perceptions sont réelles ou non, si la blessure est là, il faut chercher notre guérison.
Puisque ces blessures sont, en quelque sorte, des péchés qui ont été faits contre vous, pour les effacer vous aurez besoin de pardonner. “Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi” (Colossiens 3.13 LSG). Nous devons pardonner les autres en remettant cette offense à Dieu et en Lui laissant la vengeance, la correction ou la justice. Dans notre exemple précédent, peut-être que la femme a été submergée de sentiments négatifs au silence de l’homme parce que cela lui a rappelé une autre personne qui l’a rejetée dans le passé. Une personne qu’elle n’a pas encore pardonnée. En pardonnant la personne du passée, ses sentiments négatifs seront moins intenses.
Les émotions négatives que nous ressentons (tristesse, peur, colère, déception, etc.) ne doivent pas être ignorées. Nous devons les utiliser, avec l’aide du St-Esprit, pour identifier la cause cachée. Ce n’est pas l’émotion qui faut régler, mais bien la cause. Ce que Dieu veut pour ses enfants, c’est que nous soyons en paix entre nous, et pour cela, il ne faut pas ignorer nos différends, il faut en parler. “Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande” (Matthieu 5.24 LSG).