Comme un bon Père, Dieu veut bien sûr que nous grandissions en maturité spirituelle. Mais il y a des domaines où Dieu préfère s’occuper Lui-même de nos besoins, pour éviter les drames. Et c’est le cas des injustices que nous pouvons subir.
Le cas est classique : la petite sœur irrite son grand frère en prenant son jouet. Le grand frère lui dit d’arrêter. Une fois, deux fois, mais elle continue. A bout de nerfs, le grand frère pousse la petite sœur, qui elle, offensée d’avoir été poussée, se lance sur son frère pour le frapper de toutes ses forces. Et il s’ensuit de longs hurlements et pleurs des deux côtés. La mère (ou le père) vient arrêter la bataille. “C’est vrai que ton frère n’aurait pas dû te pousser, mais tu n’aurais pas dû prendre son jouet. C’est vrai que ta sœur n’aurait pas dû te frapper, mais tu n’aurais pas dû la pousser.” Quand les discussions ne fonctionnent pas, il faut demander à un adulte d’intervenir et non se faire justice soi-même. “Je ne peux pas punir ta soeur, si tu t’es fait toi-même justice. Et je ne peux pas punir ton frère, si tu t’es fait toi-même justice. Parce que maintenant, vous êtes tous les deux coupables.”
Ce que nous enseignons à nos enfants, c’est ce que nous demande de faire aussi notre Père céleste. Si après avoir exprimé notre mécontentement, l’autre partie continue à nous offenser, il faut se tourner vers Dieu, notre Père. Si nous nous faisons nous-mêmes justice, Il ne pourra pas intervenir de la même façon : Il devra peut-être nous réprimander tous les deux. (Ce qui n’est jamais satisfaisant lorsque nous croyons être la victime.)
C’est bien sûr ce que Jésus a tenté de nous enseigner. “Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez: aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu’un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un prend ton manteau, ne l’empêche pas de prendre encore ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas ton bien à celui qui s’en empare. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux” (Luc 6.27-31 LSG).
Cela ne signifie pas que nous devons toujours garder le silence lorsque nous vivons une agression ou une injustice. Après tout, Jésus a aussi dit que l’Esprit nous aiderait à nous défendre. “Mais, quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous” (Matthieu 10.19-20 LSG). Or, si c’est l’Esprit de Dieu qui parle par nous, nos paroles sont vraies (et non exagérées) et elles seront teintées du fruit de l’Esprit : donc remplies d’amour, de paix, de patience, de bonté, de douceur, de tempérance, etc. (Galates 5.22).
La colère est un résultat très naturel devant une injustice. Dieu lui-même s’est mis en colère par moment. La colère n’est pas un péché, mais elle peut le devenir si nous choisissons de nous faire nous-mêmes justice. “Si vous vous mettez en colère, ne péchez point; que le soleil ne se couche pas sur votre colère” (Éphésiens 4:26 LSG). Ce verset ne dit pas que nous devons nous faire justice avant d’aller dormir. Il dit plutôt que nous devons nous défaire de la colère avant de dormir. Donc, nous devons amener notre colère à Dieu, et ensuite, laisser le Saint-Esprit régler la situation ou nous dire comment la régler avec son aide.
Oh, cela ne sera pas facile! Certains d’entre nous sont très rapides à retourner les coups. Il faudra développer la sagesse de Dieu. “Celui qui parle beaucoup ne manque pas de pécher, mais celui qui retient ses lèvres est un homme prudent” (Proverbes 10.19 LSG). Il nous faudra certainement l’aide du Saint-Esprit. “Éternel, mets une garde à ma bouche, veille sur la porte de mes lèvres” (Psaumes 141.3 LSG). Il faudra bien étudier la Bible pour prendre exemple des héros comme David. “Je reste muet, je n’ouvre pas la bouche, car c’est toi qui agis” (Psaume 39.9 LSG), disait-il devant ses ennemis.
Parents solos, c’est encore plus important pour vous de laisser Dieu vous défendre devant les médisances de votre “ex”. Car vos enfants vous observent et ils sont inconfortables à choisir un camp. En laissant la vengeance à Dieu, non seulement vous permettez à Dieu d’intervenir dans la situation, mais vos enfants apprendront comment gérer leurs propres conflits en s’abandonnant à Dieu. N’oubliez pas que si vous vous faites justice, Dieu ne pourra plus prendre votre défense, car vous serez alors tous les deux coupables.