Il y a des soirées où notre âme n’est pas à son meilleur. Tous ceux qui nous entourent semblent plus heureux que nous et rien ne semble nous réussir. Alors, nous commençons à nous lamenter. C’est une vilaine spirale qui ne nous mène nulle part.
La nuit est tombée, il fait froid et humide. Nous sommes seuls à la maison et le silence est lourd. Nous avons eu quelques problèmes au travail aujourd’hui et notre mère nous a envoyé un message pour nous accuser de ne pas prendre assez soin d’elle. Nous n’avons pas envie de cuisiner, mais nous avons faim; les nouvelles à la télévision sont décourageantes, mais nous voulons briser le silence. Et là, nos pensées s’emballent : “J’ai trop de dettes… je suis laide… je ne trouverai jamais un partenaire… personne ne m’aime…” Nous avons tous vécu des moments semblables. Après tout, nous sommes humains.
Même après avoir été délivrés d’une façon exceptionnelle, les enfants d’Israël ont passé par des sentiments semblables. “Les enfants d’Israël leur dirent: Que ne sommes-nous morts par la main de l’Éternel dans le pays d’Égypte, quand nous étions assis près des pots de viande, quand nous mangions du pain à satiété? Car vous nous avez menés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude” (Exode 16.3 LSG). Et que dire de Job! “Mon âme est dégoûtée de la vie! Je donnerai cours à ma plainte, je parlerai dans l’amertume de mon âme” (Job 10.1 LSG).
Nous ne parlons presque plus de “l’apitoiement” dans nos sociétés modernes. Nous dirons qu’une personne qui vit des émotions négatives est déprimée**. Les psychologues savent très bien expliquer cette situation, et ils aident leurs patients à vivre dans cet état. Ils leur suggèrent de se trouver des petits plaisirs pour se redonner le sourire. Mais la Bible nous donne un autre point de vue sur cette situation.
L’apitoiement est un produit dérivé de notre chair. Nous entrons dans cet état lorsque notre “égo” se met sur le trône de notre vie. Nous pouvons avoir des sentiments négatifs et les écouter peut nous montrer le vrai problème à affronter. Mais souvent notre chair se plaint le ventre plein. Depuis que nous sommes enfants, notre chair ne demande qu’à satisfaire ses besoins. Et bien sûr, nous savons qu’elle ne sera jamais satisfaite. Donc prendre soin de notre chair, être à son écoute, c’est une bataille perdue d’avance. “Et l’affection de la chair, c’est la mort, tandis que l’affection de l’esprit, c’est la vie et la paix” (Romains 8.6 LSG). Ce n’est pas en donnant à notre chair ce qu’elle demande que nous nous sentirons comblés, car elle est insatiable. Ce n’est pas en ayant une relation sexuelle ou en se masturbant que ce désir disparaîtra - au contraire, ce désir ne fera que grandir!
La solution de Dieu est simple, mais elle est difficile et radicale. “Ceux qui sont à Jésus Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs” (Galates 5.24 LSG). Pour sortir de l’apitoiement, il faut remettre Dieu sur le trône de notre coeur; il faut s’enlever de l’équation et ne plus se donner autant d’importance. “Par la grâce qui m’a été donnée, je dis à chacun de vous de n’avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun” (Romains 12.3 LSG). C’est aussi la solution à adopter pour être capable de pardonner : renoncer à se donner trop d’importance. Et cela, sans nuire à notre estime de soi. Jésus nous a commandé d’aimer les autres comme nous-mêmes (Matthieu 22.39) . Nous devons seulement prendre garde de ne pas nous aimer nous-mêmes davantage que nous aimons les autres.
Lorsque nous remettons l’Esprit de Dieu sur le trône de notre coeur, son fruit se déploie en nous (Galates 5.22), nous donnant une joie (Philippiens 4.4) et une paix (Philippiens 4.7) qui dépasse les circonstances. Alors lorsque les pensées sombres veulent envahir votre soirée, parlez à votre âme. Ordonnez-lui de changer de chanson, comme l’a fait David. “Pourquoi t’abats-tu, mon âme, et gémis-tu au-dedans de moi? Espère en Dieu, car je le louerai encore; Il est mon salut et mon Dieu” (Psaumes 42.5 LSG).
**(Attention! Nous ne parlons pas ici de dépression, qui elle demande un suivi médical. Si vos sentiments négatifs vous empêchent de dormir depuis quelques semaines, que vous n’êtes pas capables de faire des tâches simples, prenez un bon temps avec Dieu et laissez-Le vous guider vers des soins pastoraux ou médicaux appropriés. Parfois nous avons besoin d’un petit coup de main pour retrouver le bon chemin.)