A chaque emploi est attaché une liste de tâches. Lorsqu’une demande ne correspond pas à la liste, certaines personnes haussent les épaules et refusent de le faire. Une position légitime dans le milieu professionnel, mais pas dans le Royaume de Dieu.
“Ce n’est pas ma responsabilité”, entendons-nous parfois certaines personnes répondre devant un besoin. Dans certains cas, nous n’avons effectivement pas les capacités pour accomplir les tâches liées à une position et il est mieux de laisser notre place à ceux qui en ont l’expertise. Mais avouons-le, nous pouvons parfois utiliser aussi cette excuse pour être paresseux et égoïste. Pourtant, lorsque nous acceptons de servir Dieu en dehors de nos champs d’expertise, nous nous préparons à recevoir une promotion.
C’est ce qui est arrivé à David. Voici ce que ses concitoyens ont dit de lui, lors de son ascension au trône : “Autrefois déjà, même lorsque Saül était roi, c’était toi qui conduisais et qui ramenais Israël” (1 Chronique 11:2a LSG). Même s’il n’était pas officiellement à la tête du peuple, il prenait soin de ceux qui lui étaient confiés comme un bon berger. Dans le Nouveau Testament, certaines personnes reçoivent le titre de diacres, avec les responsabilités qui s’y attachent. Mais tous les chrétiens étaient encouragés à pratiquer les mêmes tâches, même sans en avoir le titre. Nous n’avons pas besoin d’avoir été ordonnés pasteurs pour prendre soin de nos frères et sœurs!
Dans le même ordre d’idées, un homme n’a pas besoin d’attendre d’être un mari pour être un protecteur et un pourvoyeur pour la gente féminine. Il y a bien sûr des limites : certaines responsabilités et plaisirs ne sont permises qu’après le mariage. Mais il est bon pour un homme de développer le respect de la femme avant même qu’il en reçoive la responsabilité par alliance. En tant qu’hommes, si nous regardons toutes les femmes comme un exemple de notre future épouse, nous pouvons nous pratiquer à en prendre soin, à les respecter et à les protéger. Si nous ne sommes pas intéressés à marier une femme en particulier, nous ne devons pas pour autant être irrespectueux envers elle. “Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais exhorte-le comme un père; exhorte les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, celles qui sont jeunes comme des soeurs, en toute pureté” (1 Timothée 5:1-2 LSG). Et un homme célibataire qui est doux et protecteur envers toutes les femmes se démarquent bien plus que les hommes rudes et méprisants.
Les femmes aussi n’ont pas besoin de porter le titre d’épouse pour se mettre au service des hommes. Évidemment, la femme doit se réserver pour le mariage au niveau sexuel et émotionnel, mais il n’est pas interdit, pour une femme, de pratiquer son coeur de service en prenant soin des hommes qui l’entourent. L’attitude de la princesse à conquérir n’est pas l’image de la femme du Proverbes 31. C’est d’ailleurs la générosité de Rebecca envers le serviteur d’Abraham qui lui a ouvert la voie vers le mariage (Genèse 24). Pas besoin n’ont plus de donner naissance à un enfant pour exercer nos élans maternels : plusieurs enfants de notre entourage peuvent bénéficier de l’amour d’une femme sans qu’elle soit leur mère.
Enfin, ce n’est pas non plus parce que nous avons un titre d’autorité que nous ne pouvons pas faire les tâches de nos subordonnés. Le gérant d’un magasin doit être prêt à retourner aux caisses, la directrice d’une garderie doit être prête à changer des couches, à l’image de Christ qui a lavé les pieds de ses disciples. Aimer notre prochain, protéger nos frères et sœurs, supporter les membres du corps de Christ : ce sont là des tâches qui ne sont pas exclusives à un titre.