Dans cet article, un homme offre son point de vue sur l’impasse dans les fréquentations au sein de l’église. Pour les hommes, aborder une célibataire chrétienne n’est peut-être pas si facile qu’on le pense.
J’ai entendu des femmes dire que les hommes chrétiens étaient trop sélectifs ou n’étaient pas assez courageux pour les inviter à sortir avec elles. “Ce n’est pas compliqué. Si vous êtes intéressés, demandez-nous simplement d’aller prendre un café!” Certaines de mes amies ont fini par sortir avec des hommes non chrétiens, et quand je leur demande pourquoi, elles répondent : “Les chrétiens ne m’ont jamais invité à sortir et moi, je ne veux pas rester célibataire toute ma vie. Qu’est-ce que je suis supposé faire?” Même si je n’ai pas toutes les réponses, je suis ici pour représenter ce que certains d’entre nous traversons, alors j’espère que les femmes pourront comprendre notre sort et avoir un peu de grâce envers nous. Et peut-être qu’avec un peu plus de compréhension des deux côtés, nous pourrons trouver ensemble des perspectives utiles.
Premièrement, pour certains gars, prendre un café ne donne pas l’impression de “simplement” prendre un café. Si tout se passe bien, j’ai souvent peur que les sentiments et les espoirs de la fille s’en mêlent déjà (ou plutôt s’en mêlent trop). Et dès que nous faisons un pas, nous avons l’impression que notre temps est calculé. Même après quelques rendez-vous, certaines femmes veulent savoir si nous sommes vraiment intéressés ou pas : si nous sommes prêts à passer au niveau supérieur. Et soudain, les enjeux ont augmenté. Dans la sous-culture chrétienne, il peut sembler que chaque homme, à chaque étape de la relation, est censé connaître la réponse à cette seule question : “Est-ce que je peux imaginer cette femme comme mon épouse?”
En vérité, répondre à cette question peut s’avérer difficile lorsque l’on commence tout juste à connaître quelqu’un. J’ai l’impression que si j’exprime mon indécision, la femme se sent mal à l’aise et confuse, et souvent elle se sent rejetée. En tant que bons chrétiens, nous pouvons ressentir la pression d’apaiser ces peurs et ces sentiments en sachant exactement ce que nous voulons et en nous lançant avec conviction et certitude, mais ce n’est pas si simple.
Beaucoup de femmes disent probablement : “Non, vous avez tort! C’est juste un café!” Mais après un premier rendez-vous qui se passe plutôt bien, ne vous posez-vous pas les questions : “Est-ce qu’il m’aime bien? Est-ce qu’il va me rappeler?” Et puis soudain, nous ressentons la pression de savoir : “Est-ce que je l’aime bien? Suis-je censé l’appeler dans un certain nombre de jours? Et si je n’en ai pas envie? Suis-je censé le faire de toute façon!? Je suis un chrétien; si je lui ai fait mal, cela veut-il dire que je suis un mauvais chrétien!? Ahh!”
J’ai été aussi frustré que vous de ne pas connaître ces réponses. Si je n’arrive pas à me décider parce que je ne connais pas assez bien une femme ou que je n’ai pas assez d’informations, je pense qu’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi. Moi, et j’imagine la plupart des hommes, ressentons cette pression invisible de savoir tout de suite si nous aimons une fille parce que ses sentiments sont en jeu et que nous ne voulons surtout pas la blesser.
Pendant que j’apprends à vous connaître, je suis probablement aussi en train de faire le tri dans mes défis émotionnels. En plus d’évaluer si je pense que nous sommes un bon match, je m’évalue constamment moi-même. En tant qu’homme chrétien, j’ai mes propres problèmes et peurs sur lesquels je travaille. Suis-je capable de m’engager envers une personne imparfaite toute ma vie tout en restant bon avec elle? Est-ce que je serai capable de ne pas me mettre en colère, être impatient ou méchant avec elle? Je ne veux pas la laisser tomber, ni elle ni Dieu. Je ne veux pas échouer en faisant partie de la moitié des “chrétiens” qui divorcent. Comment s’assurer que je ne vais pas tout gâcher?”
Tout cela représente beaucoup de pression pour un gars.
Peut-être qu’en parlant davantage de nos luttes et de nos questions, nous pourrons aborder certaines de ces questions ensemble, trouver comment mieux nous honorer les uns les autres et mieux honorer Dieu et, ce faisant, faire en sorte que ce monde ressemble un peu plus au paradis. Et peut-être que nous avons tous les deux juste besoin d’un peu de grâce pendant que nous cherchons à nous connaître.
© 2024 Focus on the Family. Originally published on the Boundless website in English as : Give Us Guys a Break by Ross Boone. Translated and published with permission.