J’ai eu mon premier téléphone intelligent il y a huit ans, après que je me sois mariée et que j’ai eu mon premier enfant. Cela signifie que j’ai vécu toutes mes années de célibataire sans appareil vers lequel me tourner pendant les temps morts. Vous savez de quoi je parle?
Vous avez commandé votre café et vous sortez instinctivement votre téléphone pour consulter vos courriels ou faire défiler votre Instagram. Quelqu’un monte dans l’ascenseur avec vous, mais vous ne prenez pas la peine d’entamer une conversation parce que vous terminez un message texte. Vous arrivez avant votre ami au restaurant et parcourez votre téléphone pour ne pas vous sentir mal à l’aise assis seul.
Quand je repense à ma vie avant que cela ne devienne la norme, je me rends compte que mes interactions avec les gens étaient beaucoup plus riches. Je discutais souvent avec le barista qui préparait ma boisson (en fait, j’en ai justement épousé un!). Je découvrais des liens avec les gens dans l’ascenseur ou dans la file d’attente à l’épicerie. J’entamais des conversations avec des inconnus que je rencontrais par hasard au gym ou au garage.
Je n’avais pas vraiment réfléchi à ce que j’avais perdu en interagissant moins avec des inconnus jusqu’à ce que je lise cet article de la National Public Radio (NPR) :
Il y a plusieurs années, Elizabeth Dunn, psychologue à l’Université de Colombie-Britannique, et sa collègue Gillian M. Sandstrom ont cherché à savoir si de courtes conversations avec des inconnus pouvaient améliorer l’humeur. Elles ont demandé aux participants d’entrer dans un café très fréquenté et de prendre une boisson : la moitié d’entre eux entraient et sortaient, et l’autre moitié entamait une conversation avec le caissier.
« Nous avons constaté que les personnes qui avaient été assignées au hasard à transformer cette transaction économique en une interaction sociale rapide quittaient le Starbucks de meilleure humeur », explique Mme Dunn. « Et elles ressentaient même un plus grand sentiment d’appartenance à leur communauté. »
Les chercheurs ont découvert que les cafés n’étaient pas le seul endroit où ces interactions renforçaient le bonheur. Partout où des interactions aléatoires se produisaient, même un contact visuel et un sourire, les gens se sentaient plus heureux et plus épanouis.
En y réfléchissant davantage, cela correspond à mes expériences, aussi bien lorsque j’étais célibataire que maintenant. Je raconte souvent à mon mari, Kevin, une conversation amusante que j’ai eue avec une caissière ou quelqu’un dans la file d’attente du magasin. Et lorsque j’étais célibataire, je pense que je dépendais de ces contacts sociaux, sans m’en rendre compte, pour me sentir valorisée et pour satisfaire mon besoin d’appartenance.
Dans une autre étude, Nicholas Epley, un spécialiste du comportement de l’Université de Chicago, a découvert que même si ces interactions augmentent le bonheur de base, l’homme moderne a tendance à les éviter. La raison principale? La peur. Nous craignons que les autres ne veuillent pas nous parler alors qu’en réalité, ces petites rencontres nous apportent de la joie. Il a été démontré que même le simple fait d’établir un contact visuel augmente le sentiment d’inclusion et d’appartenance, parce que cette interaction signifie : je te vois et tu es important.
C’est peut-être pour cela que des interactions apparemment mineures ont un tel pouvoir. Et la science le confirme.
L’amélioration de l’humeur que procure le fait de parler à des inconnus peut sembler éphémère, mais les recherches sur le bien-être, selon Epley, suggèrent qu’une vie heureuse est composée d’une fréquence élevée d’événements positifs, et que même les petites expériences positives font une différence.
Alors la prochaine fois que vous irez au gym, au magasin ou au café, laissez votre téléphone dans votre poche. Établissez un contact visuel. Souriez. Laissez-vous aller et engagez la conversation ! Vous allez probablement ensoleiller la journée de quelqu’un, peut-être même la vôtre!
© 2024 Focus on the Family. Publié à l’origine sur le site Web Boundless en anglais sous le titre “Want to Be Happier? Talk to Strangers” par Suzanne Hadley Gosselin. Traduit et publié avec autorisation. https://www.boundless.org/blog/want-to-be-happier-talk-to-strangers/